mercredi 28 octobre 2015

Au delà du "greenwashing", la performance par l'écologie


Quand les entreprises se tournent vers un véritable développement durable, elles ont tout à gagner. Mais c'est une vraie révolution. Certaines entreprises sont même devenues des spécialistes de ce changement.

Ainsi Éco Action Plus, jeune entreprise de la région de Brest, accompagne la mise en place d'un recyclage performant des déchets de bureau.

Réécoutez l'interview de Bastien Lucas, gérant d'Éco Action Plus sur Radio Évasion

Cette petite entreprise tire aussi sa force d'un groupement orienté vers le même objectif : "Les éclaireurs" est une association d'une quinzaine d'entreprises bretonnes qui se donnent pour mission de faire basculer leurs partenaires ou clients dans ce nouveau modèle économique.

"Les éclaireurs" présentés par Bastien Lucas sur Radio Évasion




Le "développement durable" : le terme est suffisamment galvaudé pour permettre à toutes les entreprises ou presque d'affirmer qu'elles en font, qu'elle y sont !
Pourtant, la plupart se contentent de proposer de temps à autre un produit innovant, effectivement moins consommateur d'énergie ou moins pollué que les précédents... et on s'arrête là, on fait officiellement du "durable".

Un changement de modèle économique


D'autres entreprises se positionnent pourtant sérieusement dans ce qu'elles perçoivent comme "le monde de demain".  Un monde, un système économique, dans lequel de nombreuses aberrations actuelles auront disparu : accumulation d'emballages, déchets pas ou mal recyclés, gaspillage de matières premières, y compris les plus rares, consommations d'énergie inutiles ou abusives, vieilles habitudes de fonctionnement inefficaces et coûteuses mais bien enracinées, etc.

Pour certaines entreprises, le passage à une autre économie, non plus linéaire mais circulaire, est plus qu'un objectif, c'est leur spécialité.
Ainsi Éco Action Plus, une jeune société de Bourg-Blanc (Finistère) est spécialisée dans le recyclage des déchets des entreprises du secteur tertiaire.
Au départ, il s'agissait essentiellement d'organiser le tri, la collecte et le recyclage du papier. Mais Bastien Lucas, le dirigeant d'Éco Action Plus reconnaît que le papier est désormais un secteur ultra concurrentiel et que le marché se restreint. C'est sans doute bon signe... et pour Éco Action Plus, ça signifie qu'il faut pousser plus loin la démarche et se tourner vers d'autres déchets.
Intérêt partagé par ses clients qui peuvent désormais faire recycler la très grande majorité de leurs déchets de bureaux : papiers, cartouches d'imprimantes, piles, tubes néon, voire meubles en fin de vie...

Éco Action Plus a même récemment élargi sa cible pour s'attaquer aux mégots de cigarette, qu'on peut recycler à 20-30 % en les transformant en plaques isolantes. C'est une niche, mais c'est aussi un principe : tout déchet doit pouvoir être au moins partiellement recyclé.

Le matériel, l'énergie et... les ressources humaines


C'est un début. L'étape suivante est de répandre le nouveau modèle économique dans toutes les filières et tous les éléments du système : les matériels, fournitures et équipements, mais aussi l'organisation, les procédures, le management. Car le développement durable est aussi une affaire de ressources humaines.
Une nouvelle fois, changer de modèle économique suppose non seulement des innovations techniques mais aussi des innovations sociales : une implication différente de chacun dans l'entreprise, des rapports moins verticaux et plus horizontaux pour favoriser l'intelligence collective, des modes de fonctionnement plus participatifs...

Pour entraîner l'ensemble des entreprises vers le changement, mieux vaut être plusieurs. D'où l'idée du groupement "Les éclaireurs", une association qui compte pour l'instant 15 entreprises bretonnes. Elles œuvrent aussi bien dans le bâtiment que la mobilité, le management ou l'accompagnement de projets sociaux dans les pays en voie de développement. Mais elles partagent des maîtres mots :

  • responsabilité sociétale et environnementale
  • transition énergétique
  • biodiversité
  • économie circulaire
  • innovation frugale 

L'idée, c'est que le choix d'un (vrai) développement durable est non seulement bon pour l'image des entreprises (ça elles l'avaient déjà compris), mais c'est surtout une question de performance économique. Quand les matières premières et l'énergie auront un coût prohibitif, ce sont celles qui auront anticipé la sobriété qui s'en sortiront le mieux. Sur le plan humain, l'idée est aussi que l'économie est au service de l'homme, et pas l'inverse, et que rien ne vaut l'implication et la fidélisation des salariés pour faire durer une entreprise.

http://www.leseclaireurs.bzh/



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