Le mois de l'ESS (Économie Sociale et Solidaire) touche à sa fin. Il a permis de mettre en lumière des structures et des acteurs économiques comme les associations, les coopératives, les mutuelles ou les fondations. Mais c'est aussi l'occasion de pointer leurs actions souvent innovantes.
L'innovation
c'est bien plus que de nouveaux produits haute technologie.
L'innovation implique une réflexion sur notre modèle de développement.
Aujourd'hui, dans un contexte de crise environnementale et sociale,
ce développement doit être pensé comme durable.
L'innovation
peut concerner tous les secteurs de l'économie. Les acteurs de
l'économie sociale et solidaire en savent quelque chose.
Dans
l'ESS on innove beaucoup dans de très nombreux domaines :
- management et organisation du travail,
- prise de décision,
- gestion des ressources matérielles,
- services sociaux,
- éducation et formation,
- pratiques et savoir-faire,
- modes de financement,
- etc
Sur
l'antenne de Radio Évasion, l'émission Kerlug a pu vous en faire
découvrir quelques exemples.
De nouvelles façons de monter des projets
Innover,
c'est parfois faire interagir des acteurs qui échangeaient peu
auparavant.
Pour un vaste territoire comme le Parc
Naturel Régional d'Armorique, l'implantation des éoliennes a
suscité une réflexion sur la gestion de projet et l'aménagement du
territoire. Comment éviter les conflits d'usage ?
Comment
concilier les exigences de préservation du paysage et du cadre de
vie et les besoins énergétiques ?
Comment rendre compatibles
la rentabilité économique de la production électrique et la
protection de la biodiversité ?
Le PNRA réoriente la politique
d'implantation d'éoliennes. On passe de projets purement privés à
des projets citoyens sur le modèle de ce qui s'est fait à Bégane
en Ille-et-Vilaine. On passe de la spéculation à la participation.
Le financement des parcs éoliens lui-même évolue et de nouveaux
acteurs entrent en jeu : les structures de la finance solidaire
comme les clubs d'investisseurs du local et du social, Cigales
ou la Nef.
Passer du vertical à l'horizontal
Encore
un exemple de gestion de projet innovant : la méthode
Catalyse fait appel à l'intelligence collective.
Appliquée
essentiellement aux territoires, cette méthode fonctionne aussi pour
des associations ou des entreprises.
La
collaboration entre tous les acteurs du projet est alors horizontale
plutôt que verticale.
Les
outils de travail s'appuient sur le traitement des données ou la
cartographie informatiques mais pas uniquement.
Il faut aussi savoir
utiliser les méthodes de participation et de co-production.
L'intérêt de cette nouvelle façon de décider et de mettre en
œuvre un projet est qu'elle prend en compte la complexité des
collectifs et des territoires.
Elle
permet aussi une mobilisation individuelle : chaque intervenant
peut s'approprier le projet qui a donc de meilleures chances de réussite.
Cette
méthode est portée par une entreprise de l'ESS, la Scop
(société coopérative et participative) Acokima
de Jean-Jacques Girardot dont vous pouvez réécouter
l'interview.
Choisir
l'ESS, c'est aussi pour les porteurs de projet, une façon innovante
d'entreprendre.
Les statuts des entrepreneurs de l'ESS sont souvent
méconnus et surprenants comme celui d'entrepreneur-salarié en CAE
(Coopérative d'Activité et d'Emploi).
Dans
le Finistère, les acteurs de l'ESS viennent de sortir une plaquette
dédiée à l'entrepreneuriat
dans l'économie sociale et solidaire.
Court terme ou long terme ?
Innover
pour faire face aux crises et changer le modèle économique, c'est
tout l'enjeu de la transition. Transition énergétique,
écologique mais aussi, forcément, économique.
À
l'échelle internationale, les discussions de la Cop21
– conférence des nations unies sur le changement climatique -
illustrent bien les tensions entre une vision de long terme et les
impératifs du court terme.
On
en parle moins, mais la Cop21 a été précédée d'un temps fort de
l'innovation, technologique cette fois, et dédiée à la lutte contre
le réchauffement climatique.
La Poc21
a rassemblé à
la fin de l'été 2015, près de 300 makers, designers, ingénieurs
et geeks.
Leur leitmotiv : « prototyper une société zéro
carbone et zéro déchet ».
Leur objectif : «
dépasser la culture de consommation destructrice and faire de l'open
source et des produits durables la nouvelle norme ».
Ils vont
présenter leurs inventions pendant la Cop21. Ah oui, juste une
précision. À l'origine de la Cop21, on trouvait encore un acteur de
l'ESS, une association loi 1901 qui œuvre pour la société et
l'économie collaboratives : OuiShare.
Un
peu partout, des citoyens s'emparent de la question de la transition
et cherchent des réponses concrètes.
Dans
le Finistère, c'est le cas depuis un an de l'association Transition
citoyenne en pays de Brest.
Au
sud du département, une association dédiée à la promotion d'une
"Cornouaille en transition" va voir le jour en fin d'année
pour fédérer les porteurs de projets investis sur les crises
énergétique et climatique.
Pour
en savoir plus sur l'innovation dans l'ESS, retrouvez son « think
tank » le Labo ESS et
les lauréats 2015 innovants des prix ESS remis lors du
mois de l'ESS.
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