Apprendre pour comprendre, comprendre pour agir
Editorial
A noter dans notre
agenda de culture économique, deux rendez-vous en apparence anodins et qui pourraient pourtant révéler à terme les "petites révolutions"en marche du 21e siècle. Révolutions par le bas, bien sûr...
Un "Mini Maker Faire" à Saint-Malo : appelés parfois "open bidouille camp", ces rassemblements se multiplient un peu partout en France. Leur public vient s'y informer, suivre des conférences, mais surtout y mettre concrètement les mains dans le cambouis. Après quelques enseignements de base ou une démonstration, le visiteur peut passer à la pratique de la soudure, de l'impression 3 D, de la cuisine ou de la robotique. Car ce nouveau "faire soi-même" a ceci d'innovant qu'il est fortement teinté de TIC, d'internet et d'électronique, même s'il consiste aussi à renouer avec de vieilles pratiques d'échanges de savoir ou à retisser tout simplement des liens sociaux. Faire soi-même est non seulement gratifiant car on est fier de l'oeuvre accomplie mais c'est aussi un acte d'indépendance vis à vis d'une société de consommation qui nous mâche les produits, y compris alimentaires. En fabricant son objet ou en cuisinant sa soupe, on s'affranchit d'une société industrielle qui standardise à outrance, y compris les oeuvres culturelles.
Autre rendez-vous de l'agenda, destiné aux Lyonnais, un atelier d'économie de l'association FAC - formation et action citoyennes - assez proche des cafés éco de l'association Kerlug. Il s'agit dans les deux cas de permettre aux citoyens de continuer à se former même des années après leur sortie de l'école. En l'occurrence, il est question d'économie concrète. Pourquoi ? La FAC et Kerlug ont pour but de permettre à tout un chacun de comprendre les enjeux du monde dans lequel nous vivons, tous. La compréhension de ces enjeux ne doit pas être réservée à "l'élite éclairée" qui, seule, déciderait pour tous. Pour que chacun puisse agir, il faut que chacun puisse comprendre. Un principe qui commence à dater et qui pourtant, même en 2013, garde encore des petits accents révolutionnaires.
Véronique Muzeau
